Biographie de Mathieu Maynadier
Biographie de Mathieu Maynadier
Grimpeur et alpiniste français, Mathieu Maynadier explore le monde et ouvre des voies engagées avec passion, humilité et respect des montagnes.
Mathieu Maynadier, grimpeur alpiniste français à l'engagement total
Montagnard aguerri, grimpeur explorateur, amoureux des grandes parois : Mathieu Maynadier incarne cette génération de grimpeurs-artisans qui vivent la verticalité comme une aventure totale. À la croisée des mondes, entre alpinisme moderne, expéditions lointaines et falaises du quotidien, il développe une approche sincère, engagée et inspirante de la grimpe.
Toujours un topo en tête, jamais loin d’un billet d’avion ou d’un piolet affûté, il trace sa route dans l’univers de l’altitude avec autant de lucidité que d’humilité. Son ancrage dans la tribu Arkose ? Une évidence.
Entre Écrins et Himalaya : un parcours taillé dans le granit
Originaire de Briançon, Mathieu Maynadier grandit dans les Hautes-Alpes, entre blocs, couennes et courses d’arêtes. Dès ses premières sorties, c’est la montagne qui l’attire : ses lignes sauvages, ses lectures mouvantes, sa beauté brute. Il débute par l’escalade sportive, progresse vite, et s’oriente très tôt vers l’alpinisme et l’escalade traditionnelle, où il trouve un terrain de jeu plus vaste, plus imprévisible, plus vivant.
Il intègre l’équipe nationale d’alpinisme en 2004. Une étape clé. Il découvre à ce moment-là l’alpinisme de haut niveau, les grandes courses techniques et les expéditions en terre inconnue. Très vite, il enchaîne les voyages : Inde, Népal, Pakistan, Patagonie… Son terrain d’expression, c’est le monde. Son fil conducteur ? L’ouverture de voies. Il ne court pas après les croix faciles ni les exploits de surface. Il cherche l’aventure, la vraie.
Mathieu Maynadier, ouvreur insatiable
Maynadier, c’est d’abord un ouvreur. Depuis vingt ans, il multiplie les premières ascensions en style alpin, souvent en face nord, toujours en équipe. En Himalaya indien, au Népal ou dans les Alpes, il signe des itinéraires exigeants, souvent en conditions mixtes, avec un goût certain pour la ligne esthétique.Parmi ses réalisations marquantes :
- Première ascension du Pilar del Sol Naciente, dans la vallée de Lachama, Inde (2009)
- Ouverture de Ganja la Nord, au Népal, avec Hélias Millerioux et Sébastien Ratel
- Ouverture de la voie du Goldfish (800 m, M6+, A1) sur le versant est-sud-est du sommet sud du Meru (6 570 m, Garhwal, Inde) en 2023
- Plusieurs ascensions en style alpin dans les Alpes et en Patagonie, toujours dans une éthique irréprochable
Sa grimpe, c’est une quête d’équilibre entre engagement physique, intelligence de la montagne et respect du vivant. Il milite d’ailleurs pour un alpinisme propre, sans dopage logistique ni ego surdimensionné. Sa vision est claire : la montagne ne se domine pas, elle s’apprivoise.
Pas de compétition, mais une exigence constante
Contrairement à beaucoup de grimpeurs de sa génération, Mathieu Maynadier n’a jamais fait de la compétition un objectif. Ce qu’il recherche, c’est la ligne juste, le projet stimulant, le collectif soudé. Il grimpe en falaise pour se préparer, s’entraîne en salle pour rester affûté, mais sa vraie motivation, c’est l’expédition.
Pourtant, cela ne l’empêche pas de performer. Son niveau technique est solide, aussi bien en libre qu’en mixte ou en glace. Il enchaîne régulièrement des voies dans le 8a en falaise, tout en maintenant un niveau impressionnant en conditions alpines, là où l’engagement prime sur la cotation.
Transmettre, réfléchir, s’engager
Au-delà de ses performances, Mathieu est aussi un pédagogue et un penseur de la montagne. Il travaille avec la FFCAM (Fédération française des clubs alpins et de montagne), participe à la formation des jeunes alpinistes, et collabore à des projets de sensibilisation autour du changement climatique en montagne.
En parallèle, il partage ses réflexions sur l’avenir de l’alpinisme : la place de la technologie, le rapport au risque, la fragilité des écosystèmes alpins. Il n’hésite pas à remettre en question les modèles dominants, à proposer une voie plus humble, plus durable. Grimpeur-chercheur, il cultive une posture rare dans le milieu.
Un quotidien entre falaises locales et sommets lointains
Installé à Briançon, il continue à s’entraîner régulièrement entre les falaises du sud, les blocs d’Ailefroide et la salle Arkose de Marseille lors de ses passages urbains. Pour lui, chaque séance est un moyen de préparer les grands projets, de maintenir le lien avec le geste pur, avec l’essence de l’escalade.
Sa vie est rythmée par les saisons : l’hiver pour la cascade de glace et l’alpinisme, le printemps pour les voyages, l’été pour les ouvertures et la formation, l’automne pour les projets personnels. Une existence libre, guidée par le mouvement et la passion.
Une figure inspirante pour la communauté
Chez Arkose, on aime les grimpeurs comme Mathieu. Pas seulement pour leur CV, mais pour leur posture. Leur rapport honnête à l’escalade, leur engagement, leur capacité à transmettre autre chose qu’un simple exploit.
Mathieu Maynadier incarne cette grimpe de conviction, à la fois technique et poétique, roots et éclairée. Il ouvre des voies comme d’autres écrivent des histoires. Et surtout, il reste fidèle à sa vision : grimper, explorer et partager sa passion.
