Heroes actu avec les frères Ladevant

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2025-02-21 17:44:40

Dans les coulisses du circuit de Coupe du Monde d'escalade sur glace

Le duo dynamique a captivé l'attention lors des 3 premières étapes à Cheongsong (Corée 🇰🇷), Saas-Fee (Suisse 🇨🇭), Champagny-en-Vanoise (France 🇫🇷), et se prépare pour les défis à venir à Longmont (USA 🇺🇸) ce week-end, et Edmonton (Canada 🇨🇦) le week-end prochain.

L'événement à Saas-Fee a été marqué par une réussite remarquable pour Louna et Tristan, avec un double podium inédit : Louna décrochant la première place et Tristan se classant deuxième, une performance historique pour le duo. Cependant, malgré ce triomphe, l'étape à Champagny-en-Vanoise n'a pas été à la hauteur des attentes, soulevant des défis pour les prochaines compétitions.

À l'approche de la quatrième étape ce week-end et de la finale la semaine suivante, nous avons eu l'occasion d'interroger Louna sur la stratégie du duo, leurs préparatifs physiques et mentaux, ainsi que leurs aspirations pour les épreuves à venir. 

SAAS FEE - LE DOUBLE PODIUM POUR LES FRÈRES LADEVANT

Saas-Fee, c’est plus qu’une simple compétition : c’est un rendez-vous incontournable de la saison de glace. Cette année, les frères Ladevant sont montés ensemble sur le podium. Louna décroche l’or, Tristan l’argent, signant un doublé impressionnant sur cette étape emblématique.

Entre une finale intense, des mouvements bien engagés et une belle ambiance, Louna revient sur leur compète et ce moment qu’ils ne risquent pas d’oublier.

Saas-Fee, c’est un spot emblématique. Qu’est-ce que ça représente pour vous de grimper là-bas ?
L'histoire que ça représente, avec des légendes qui ont grimpé dans ce parking. Le fait d’avoir les spectateurs qui sont vraiment juste à côté de nous quand on grimpe avec pas mal de monde, beaucoup d’ambiance, du bruit, des encouragements,... C'est une compète assez spéciale pour tout ça. Et puis avec déjà pas mal de victoires là-bas, pas mal de beaux moments, notamment avec les championnats du monde en 2022 donc c’est un lieu chargé d’émotion pour nous.

C’était quoi le moment le plus marquant de cette compétition, celui que vous n’oublierez jamais ?
Sans hésiter, le moment je descends de ma voie et où Tristan vient dans mes bras en m’annonçant qu’il fait deuxième et que du coup on fait 1 et 2 ! Moi je ne le savais pas, avant de grimper on est en isolement, et je n’avais aucune idée de ce que Tristan avait fait. Je pouvais juste me concentrer sur ma performance et essayer de faire le mieux possible. Pour Tristan je pense que c’est pareil, c’est le moment où lui il a fait sa perf. Ensuite le stress énorme pour lui de me voir grimper. 


Sur une échelle de 1 à "impossible", comment avez-vous trouvé les voies cette année ?
Je dirais que les voies de qualif étaient très bien calibrées. Il y a eu un bon nombre de top. Il fallait être bien concentré mais ce n'était pas les voies de qualifs les plus dures ni les plus faciles qu’on ait vu donc c’était réussi. 

La demi-finale pareil, ce n’était pas forcément que des mouvements très durs mais il y avait beaucoup de petits mouvements techniques où il y avait moyen de faire des erreurs, donc des petites prises métalliques très glissantes sur lesquelles il fallait bien se placer. C’est pour ça qu’on était d'autant plus content d’arriver à passer les rounds en étant premier et troisième du classement, sans faire d’erreur, en grimpant proprement.

En revanche, les finales étaient un peu particulières. C’était plus long que d’habitude parce qu’il y a eu une extension du mur, qui faisait maintenant 32m de haut. De plus, avec les zigzag qu’on fait sur la voie en grimpant, ça fait une voie extrêmement longue. Donc le niveau était forcément un tout petit peu moins élevé vu que la difficulté de la voie se trouvait aussi dans la longueur. 

Mais il y avait quand même des mouvements assez uniques. Comme par exemple, le rail où il fallait sauter et glisser, qui était nouveau. C'est la première fois qu’on faisait ça en compétition donc ça mettait des petites doses de pression. Ou un jeté tout en haut qui n’était pas forcément très dur mais sur lequel on arrivait très fatigué parce que c’est quasiment la fin de la voie. Et tout ça dans un temps qui était quand même très court par rapport à la longueur !

Est-ce qu’il y avait une prise ou un mouvement particulièrement difficile que vous avez galéré à passer ?
Le “slide” sur la barre métallique qui était assez marrant et nouveau sur les compétitions, c’est un truc assez rigolo à faire, et toujours un peu stressant car il peut toujours se passer plein de choses. Et le dernier jeté tout en haut, comme j’ai dit juste avant, assez dur à faire avec plus trop de lucidité à la fin de la voie. 

Le reste c’était pas mal de mouvements ou il fallait aller très vite pour ne pas trop se fatiguer pour la suite, mais il y a quand même des grimpeurs de la finale qui sont tombés un peu partout au fur et à mesure de la voie. Ça montre qu’il y avait quand même plein de mouvements qui pouvaient être piégeux, qui n’étaient pas si faciles.

Vous avez fini 1er et 2e c’est historique ! À quel moment vous vous en êtes rendu compte ? C’était quoi votre réaction immédiate après avoir réalisé que vous monteriez ensemble sur le podium ?

C'était un rêve de longue date ! On avait déjà fait premier et troisième, donc on était déjà montés ensemble sur un podium, mais il y avait toujours cette petite amertume de quelqu'un entre nous deux. C'était le rêve absolu de faire 1er et 2ème, le signe pour nous d'une compétition parfaite.

Vu qu’on est en isolement en finale, Tristan a grimpé en premier et il a fait une très belle performance en prenant la première place provisoire. Ensuite il avait la pression énorme de me regarder grimper. Moi par contre je n’avais aucune idée de ce qu’il avait fait donc j’ai juste grimpé en essayant de faire ma meilleure performance sans savoir du tout ce qu’il avait fait. 

En descendant, j’étais très soulagé d’avoir fait une performance comme ça, que j’attendais depuis un moment. L’année dernière on avait pris un peu de recul avec seulement deux compétitions qui n'avaient pas trop marché pour moi. Donc j’avais cette émotion forte d’avoir juste “réussi”. Et quand j’arrive en bas, Tristan vient vers moi en me sautant dans les bras et me dit qu’il fait deuxième. C’était enfin le rêve qui devenait réalité.


Est-ce que vous vous étiez fixé cet objectif avant de commencer ?
Bien sûr, c’était un objectif fixé. Mais notre objectif surtout, c’est de monter ensemble sur le podium du classement général ! Pour ça il reste encore 2 compétitions à faire et sur lesquelles on doit performer. Mais c’était clairement un des objectifs à atteindre cette année. 

Quand vous êtes en compétition, est-ce que vous arrivez à profiter du moment où c'est 100 % focus ?
C’est quand même pas mal de focus, il y a pas mal de compétition où on a du mal à profiter du moment, des fois ça met un peu du temps à venir. Mais je trouve que pour le coup c’était pas mal dans l’instant, on en a profité, on s’est rendu compte de l’objectif atteint, et ça c'était vraiment sympa à vivre ! J’ai même lâché une petite larmichette en descendant de la voie pendue dans la corde, ce qui est assez rare. Souvent on arrive plus à vivre à 100% la performance de l’autre que la nôtre, moi pour tristan et inversement. 

Entre vous, est-ce que vous partagez vos impressions sur les voies pendant la compète, ou chacun reste dans sa bulle ?
On partage toutes les infos possibles, on n’est pas trop dans notre bulle à part certains moments, notamment juste avant de grimper. Mais on échange sur le maximum de choses possibles. C’est notre force, d’être vraiment une équipe au sein de l’équipe de France dans la compétition et chaque médaille revient à notre équipe. 


Après un tel podium, c’était quoi votre première célébration à Saas-Fee : une fondue ? un verre ?
Notre première célébration ce n’était pas grand chose parce qu'on avait une compétition 4 jours après… C’était plutôt une bonne nuit de sommeil et un bon petit repas. On a essayé de rester affûté et surtout de se reposer un maximum avant la coupe du monde qui arrivait. 

CHAMPAGNY-EN-VANOISE  - L'étape à domicile ne se passe pas comme prévu


Devant un public français venu en nombre, Louna revient sur l’ambiance de l’événement et les défis que les frères Ladevant ont  rencontrés.

Champagny est une étape importante pour l’escalade sur glace en France. Comment était l’ambiance sur place ?
L'ambiance était super chouette parce qu’ils ont organisé un événement qui s’appelait “La Gorzderette” qui est une compétition fun et familiale en même temps. Donc il y avait pas mal de monde sur place. L’organisation de la compétition a vachement évolué de la part de la fédé et des organisateurs locaux donc c’était vraiment super. 

Qu’est-ce que ça fait de grimper à domicile devant le public français ?
C'est super chouette ! Il y a les proches, la famille, les copains, pas mal de monde qui était venu nous encourager. Ça fait toujours chaud au cœur et c’est super chouette, ça donne envie de performer aussi pour eux, même si ça n’a pas été le cas cette fois. Après ça ne met pas une pression supplémentaire.

Avoir brillé à Saas-Fee, ça met une pression supplémentaire pour la suite ou ça booste la confiance ?
Ça booste la confiance, carrément ! je pense qu’on avait vraiment besoin de ce beau résultat pour se relancer dans la saison. Malheureusement ça ne s’est pas passé comme prévu en France pour différentes raisons. Tristan était pas mal malade pendant les qualifications, je pense que ça a joué un rôle sur sa contre performance, et puis moi j’ai eu un petit bug en finale après avoir galéré à clipper une dégaine avec le tirage. J’ai pu retourner dans la voie de finale après à l'entraînement, et passer le mouvement qui m’avait posé problème, mais sans soucis cette fois-ci. C’était un petit bug momentané comme ça peut arriver en compétition malheureusement. 


Qu’est-ce qui a été le plus dur dans cette compète par rapport à Saas-Fee ?
La fatigue de Saas Fee, qui a eu lieu seulement 4 jours avant. Rien ne s’est passé comme prévu. L’appartement qu’on avait réservé pour la compétition à brûlé avec une explosion, juste avant qu’on arrive. On a eu pas mal de chance de ne pas être dedans. Ça a été un remue ménage pour trouver un autre endroit donc ça a amené un peu de fatigue en plus. Et Tristan qui était quand même bien malade, moi aussi mais beaucoup moins. C’est un mélange de tout ça qui ont fait que Champagny n’a pas été une compétition facile. Il n’y a jamais de compétition facile mais là c’était plus dur. 

Il reste 2 étapes pour conclure ce circuit de Coupe du Monde, comment vous abordez la suite de la saison ?

On sait qu'il faut être très bons sur les 2 dernières étapes si on veut avoir une chance de monter tous les 2 sur le podium du classement général, ce qui est l'objectif principal cette année. On aborde la saison avec confiance sur le niveau actuel mais aussi avec la volonté de vraiment performer sur ces 2 dernières étapes parce que tout reposer sur ça. On est arrivés en début de semaine aux USA pour commencer à nous acclimater au décalage horaire et puis essayer d'être bons ce week-end ainsi que le week-end prochain au Canada.



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